Moser Design de notre amie Caroline à l'honneur

Montag, 30. April 2018

Article de 24 Heures du 30.4.2018. 

Moser Design crée des images de marques ancrées dans les esprits

À la tête de l’agence de pub et de communication lausannoise, Caroline Mesple-Moser est fidèle à ses passions dans sa gestion

Caroline Mesple-Moser, propriétaire de l’agence qui a créé le symbole – derrière elle – de la marque Saline de Bex.

L’ancre de la CGN, la montagne de la Saline de Bex, les anneaux olympiques du CIO sur trois colonnes grecques: voilà des symboles forts qui frappent les esprits. Ces images de marques ont été créées, avec beaucoup d’autres, par l’agence lausannoise de communication et de publicité Moser Design SA. Directrice générale et administratrice de cette entreprise familiale, Caroline Mesple-Moser apprécie le management, mais, le crayon à la main, elle reste fidèle à ses passions pour la typographie, la photographie et l’architecture, même si aujourd’hui les arts graphiques font largement usage des nouveaux outils numériques et des moyens de communiquer en ligne.

Esprit d’artisans

La directrice veut conserver cet esprit d’artisans qui animait l’agence du temps de son père, graphiste, qui a fondé la société Jean-Pierre Moser SA en 1974. À ses débuts, l’atelier graphique était spécialisé dans la muséographie, la vidéo et l’horlogerie. Pour les grandes maisons, il réalisait d’impressionnants dessins de montres au trait et à l’encre, ultraprécis, permettant de garantir une meilleure qualité de reproduction dans les journaux. «Nous sommes dans les technologies numériques, mais notre philosophie est toujours l’artisanat qui représente le savoir-faire, l’exigence, la maîtrise et la passion, observe la propriétaire de l’agence. Nous nous définissons comme les artisans suisses de la marque.»

Cette approche du métier, et ce goût pour la création manuelle, elle l’a apprise lors de stages dans l’atelier de son père. Se destinant à l’architecture d’intérieur, elle se tourne alors vers les arts graphiques, en faisant un apprentissage dans le design et la typographie. Elle exerce son métier et comble sa passion pour la photographie un certain temps à New York, à la fin des années 80. Puis elle entreprend des études de marketing et de relations publiques afin d’élargir sa palette de connaissances avant de retrouver l’entreprise familiale. C’est en 1997 qu’elle reprend les rênes de Moser Design SA.

Pour la jeune cheffe d’entreprise, alors dans la trentaine, il y a l’ambition de développer la société en une agence de communication complète, spécialisée dans le design global et la marque. La clientèle est formée principalement d’entreprises, d’architectes – pour l’identité et la signalétique d’un bâtiment, extérieur et intérieur –, d’institutions publiques et de musées. Mais pas seulement puisque des personnalités comme le pâtissier-confiseur Philippe Guignard ou la championne de ski Lara Gut ont recouru à la maison Moser pour retracer leur identité. Caroline Mesple-Moser veut donner ses lettres de noblesse à la marque qui s’affiche publiquement: «Nous avons développé le «branding» avec pour mission d’accompagner nos clients afin de leur donner une plus-value par la marque, dans toutes ses expressions.»

Bien que les mandats dépassent parfois les frontières du canton, la directrice dit être très ancrée dans la région lausannoise. Malgré sa passion toujours vivante pour les arts graphiques, elle tient à nouer des rapports directs avec ses clients dans l’élaboration des projets. Des relations qu’elle renforce dans le cadre d’événements et de sa participation à plusieurs associations économiques. Dans sa fonction de patronne d’entreprise, elle ne se voit toutefois pas au sommet d’une pyramide. Pour elle, il est fondamental que l’entreprise soit une sorte de famille: «L’humain est très important pour moi, dans le dialogue avec le client comme avec le collaborateur, dit-elle. J’ai toujours voulu que ma boîte soit une famille, une équipe au service du client.»

Autrefois atelier d’hommes

Sous sa direction, Moser Design, installé Sous-Gare à la rue du Simplon, à Lausanne, a trouvé un équilibre naturel entre hommes et femmes, sans volonté d’égalité comptable. Caroline Mesple-Moser se souvient que, sous le règne de son père – toujours vivant mais qui a quitté l’entreprise il y a une vingtaine d’années –, elle a dû se faire une place au milieu d’un atelier occupé presque exclusivement par des hommes. À un certain moment, avoue-t-elle, ce sont les femmes qui étaient dominantes – mais ce n’était pas une volonté de sa part – et aujourd’hui, tel n’est plus le cas. Elle apprécie cet ordre des choses. Et tant pis si la clientèle, elle, est en très grande majorité masculine.

L’entreprise compte une quinzaine de collaborateurs, dans l’équilibre aussi des âges (moyenne, 35 ans), offrant ainsi tant l’expérience des métiers plus anciens que les compétences dans les nouvelles technologies, la vidéo et les réseaux sociaux. La majorité sont cependant des designers, en provenance de diverses écoles. De son côté, la directrice générale fait la part des choses entre son métier de base dans le graphisme et le design qu’elle exerce toujours pour une partie de son temps, en participant personnellement à l’élaboration de projets comme directrice de création, et le côté administratif et management de l’entrepreneuse qui se plaît à résoudre les questions de ressources humaines. Pouvoir concilier les deux activités explique sa volonté de ne pas chercher à accroître la société et son effectif.

Mais elle évoque également un troisième cercle qui a tout son attachement dans sa vie: la famille. Celle-ci a toujours gardé la place que Caroline Mesple-Moser lui a attribuée dès le départ dans sa vie active puisque son fils Morgan et sa fille Juliette sont nés dans les années 90 au moment de son accession à la tête de l’entreprise. C’est avec eux et son mari qu’elle s’échappe le week-end pour la montagne, où elle prend «un grand bol d’air et se régénère dans la nature». Bien entourée, elle admet toutefois que, dans son métier créatif, où les idées viennent partout et n’importe quand, on ne se libère jamais vraiment de ses pensées professionnelles. 
Jean-Marc Corset