Dépistage et traitement du cancer du col de l’utérus à Madagascar

Mittwoch, 20. Januar 2016

Dépistage et traitement du cancer du col de l’utérus

Une action soutenue par les Clusb Rotary de Lausanne, de Diego Suarez et le Rotary International, en collaboration avec Maternité des Hôpitaux Universitaires de Genève.

Nombre d’actions soutenues par notre Fondation ciblent la « santé de la femme », telles les consultations des femmes enceintes, la distribution de lait en poudre, les échographies, ainsi que le dépistage et traitement du cancer du col de l’utérus, programme initié et soutenu par le Service de la Maternité des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG).

Ce dernier projet avait besoin d’un soutien financier. Il a été soumis au Rotary Club de Lausanne, lequel a activé la chaîne de solidarité rotarienne et obtenu un « Grant du Rotary International», c'est-à-dire une contribution financière importante permettant le soutien de ce programme sur trois ans. Le Rotary de Diego Suarez, ville du Nord de l’île, est le Club partenaire local.

Pourquoi dépister et traiter le cancer du col de l’utérus ?

Dans nos pays occidentaux, les contrôles gynécologiques des femmes sont si fréquents que le risque de développer un cancer du col est fortement diminué. Cela n’est pas le cas à Madagascar où la prévalence de ce cancer est grande. Les cas dépistés à haut risque de cancer sont entre 15 et 20 % dont 5 à 6 % de cas où le cancer est déjà agressif et incurable.

Comment se passe un dépistage ?

Tout commence par déterminer quel village ou quel quartier de la ville d’Ambanja sera « sensibilisé » à la problématique du cancer du col. A ce moment interviennent les « Associations de femmes » qui sont en contact avec les « mobilisateurs de santé » des dispensaires ou d’Ambanja. Une campagne à la radio locale ou lors des visites médicales de ces endroits propose aux femmes de se faire dépister. Il a été convenu avec le Service de la Maternité des Hôpitaux de Genève (HUG) que le dépistage doit toucher des femmes de 30 à 50 ans, ce qui correspond aux recommandations de l’OMS et des expériences acquises.

Une équipe formée d’un médecin, d’une sage femme, d’une laborantine, d’un infirmier et d’un chauffeur se rend sur place où se trouvent les femmes convoquées, en général dans un dispensaire qui draine la population une région. Ces femmes font parfois des kilomètres à pied. Il n’est pas rare que l’équipe médicale doit apporter nourriture et parfois un couvert pour la nuit.

Les femmes répondent à un questionnaire (pour les retrouver en cas de traitement) et font un auto-prélèvement vaginal à l’aide d’un écouvillon. Ces prélèvements sont ensuite acheminés au laboratoire du Centre médico-chirurgical à Ambanja.

Comment recherche-t-on le virus, responsable du risque de cancer ?

L’analyse fait maintenant appel à la technique de biologie moléculaire de détection du virus du Papilloma (HPV) avec un appareil que l’aide financière du Rotary nous a permis d’acheter. Une formation sur place a été organisée. Il faut savoir que le virus du Papilloma est responsable du développement du cancer du col en absence de diagnostic et de traitement.

Les résultats positifs, c'est-à-dire prouvant la présence d’un virus agressif, sont transmis à l‘équipe des « Associations de femmes locales »  qui retourne sur le terrain et vont retrouver les femmes « positives ».

Comment traiter les femmes « à risque » ?

La collaboration avec les HUG a permis d’envoyer régulièrement à Ambanja des médecins et gynécologues pour consultation et traitement dans le cadre d’un programme humanitaire ou communautaire. Une femme médecin, Joséa, a été formée pour la consultation et le traitement des cas positifs.

Toutes les femmes « à risque » subissent une colposcopie pour déterminer l’envahissement du col de l’utérus par le virus et, après localisation des tissus infectés, celles-ci subissent une « coagulation » locale qui permet de détruire le virus sans douleur, ni risque d‘infertilité. Cette opération non invasive est assez bien acceptée par les femmes.

Lors des tournées de dépistage en 2015, plus de 1’200 femmes ont fait un auto-prélèvement. Environ 300 femmes sont venues en consultation et ont bénéficié d’une colposcopie et d’un traitement. Des cas évidents de cancers installés sont opérés par les chirurgiens du CMC. D’autres sont malheureusement inopérables …

Ces actions sont programmées pour deux ans avec l’aide des Clubs Rotary et notre Fondation recherche déjà les fonds nécessaires pour pérenniser son aide, tant la demande est grande et nos interventions bien acceptées.

François Perriard  
Président de la Fondation « Action Madagascar »
www.actionmadagascar.ch

 

 

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