Propos de table
On le sait, les propos de table sont au club ce que la cerise est au gâteau et la madeleine à Proust : un petit plus apprécié, voire une tradition chérie avec amour. C’est donc à l’exercice convenu et néanmoins roboratif des propos de table que nous sacrifions en ce vendredi 21 juillet.
L’ordre du jour étant léger, c’est à peine si le président Haury a besoin du micro. Il l’ouvrira néanmoins pour sacrifier à l’anecdote historique de fin de séance, citant un article du Journal de Genève du 21 juillet 1967.
Il y a 50 ans : drogue et liberté
Le journaliste traite d’un sujet de société, et donne la réponse du Conseil d’Etat genevois à une question d’actualité d’un député de « Vigilance », qui s’inquiète de l’usage de la drogue chez les adolescents de l’époque et qui voudrait savoir combien sont touchés par le fléau.
Deux, répondent les magistrats, s’appuyant sur de sérieux rapports de police : un en 1966, qui revenait d’un voyage en auto-stop au Moyen-Orient, et une en 1967, qui s’était vu offrir du haschich par un étranger.
Le journaliste cite encore l’autorité, qui fustige au passage dans sa réponse la démission de certains parents, qui laissent aux jeunes trop de liberté.
Notre président remarque, pour conclure cette petite anecdote, qu’on ne peut pas se réjouir de l’évolution de la société quand on relit ce genre d’article.
Mais comme le dit Gérald Hagenlocher, fin connaisseur des mœurs lausannoises, à ma table : « les choses se passaient ailleurs : souvenez-vous du Barbare ». Le célèbre bistrot des Escaliers du Marché fermait en juillet 1970, sur injonction des autorités, qui voyaient en lui la plaque tournante du trafic de drogue en ville. Après moultes manifestations étudiantes, le bistrot rouvrait néanmoins quelques mois plus tard.
Il a définitivement fermé ses portes en 2016, et sa réputation avait changé: elle tournait alors autour du fabuleux chocolat chaud que préparait sa patronne. Tempus passati…
La séance est levée à 13h40.
Le bulletinier du jour : Michel Etter