"Leçons grecques pour une France en faillite" : flash de Paul Ballenegger

vendredi 24 juillet 2015 12:15-14:00, Hôtel Lausanne Palace
Organisateur(s):
  • Michel Gut

Flash de Ballenegger : « Leçons grecques pour une France en faillite »

Le lunch, présidé par Cavalli, s’ouvre sur une triste nouvelle, l’annonce du décès, survenu la veille, de notre ami Jean-Jacques Rapin, qui a marqué notre club – dont il était membre depuis 1986 – et la société vaudoise par son engagement à la fois déterminé et efficace, avec une grande rigueur intellectuelle et morale. L’assemblée observe une minute de silence à sa mémoire.

La parole est donnée à Paul Ballenegger pour un flash. Il présente une chronique parue dans le Figaro du 20 juillet, sous la plume de Nicolas Baverez, comparant la situation de la France à celle de la Grèce.

La France va supporter 20% du nouveau plan d’aide à la Grèce, soit 83 milliards d’euros, fonds qui vont grossir la dette publique française.

Pour l’auteur, l’implosion de la Grèce résulte de quatre dynamiques qui sont présentes en France :

  • La désintégration du système productif : la production marchande est laminée par un déficit de compétitivité (en termes de coût et de qualité) et d’innovation
  • La perte de contrôle des finances publiques : la dette publique française a atteint 2090 milliards € à fin mars et dépassera 100% du PIB en 2916. Les dépenses publiques (57,5% du PIB) ont augmenté de 2% depuis 2010 alors qu’elles ont baissé de 2% en Allemagne, de 4% en Italie, de 6% au Royaume-Uni et de 13% en Espagne
  • Le refus de réformer un modèle économique et social insoutenable :  seul pays européen à n’avoir réalisé aucune réforme significative depuis 2000, la France vient d’exiger d’Athènes des changements en matière de retraites, de flexibilité du marché du travail, d’ajustement budgétaire, de réduction de la fonction publique qu’elle est incapable de réaliser pour elle-même
  • Le rejet des disciplines indispensables à la survie de l’euro : tout comme la Grèce, la France prétend conjuguer l’appartenance à la monnaie unique, d’une part, et la poursuite d’un modèle de développement fondé sur la dette d’autre part. Avec pour conséquence la fin de l’euro, car la dette française est trop importante pour être réassurée par le mécanisme de stabilité ou par ses partenaires européens.

De quoi alimenter les propos de table qui ont suivi. Et le soussigné d’inviter chacun à relire « Le mal français » d’Alain Peyrefitte, publié en 1976, dont le propos prémonitoire apparaît terriblement contemporain.

Jacques-André Haury

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Paul Ballenegger