Aménagement du territoire, énergie et environnement : les défis de Mme de Quattro
Notre club a la chance de recevoir presque channe année un conseiller d’Etat.
Comme le dit en ouverture notre président Michel Gut, c’est aujourd’hui Jacqueline de Quattro, cheffe du Département du territoire et de l’environnement qui nous fait le plaisir et l’honneur de sa visite. Avant le lunch ont lieu trois courtes interventions, de respectivement Jean-Philippe Chenaux, Gilbert Vincent et Claudine Wyssa.
Nos archives sous bonne garde
Sous la houlette de Jean-Philippe Chenaux, un étudiant de l’université de Fribourg, Andy Maître, établit en ce moment un inventaire de nos archives papier aux Archives de la Ville de Lausanne.
Rencontre du pape François et du patriarche orthodoxe Kirill à Cuba : flash de Gilbert Vincent
Une rencontre historique a eu lieu le 12 février dernier entre ces deux hauts dignitaires de leurs églises respectives à La Havane, une première depuis le schisme de 1054 qui divisa la chrétienté. Gilbert Vincent nous éclaire sur cette rencontre et son importance pour la paix et les relations entre les communautés chrétiennes. Il nous montre comment l’église orthodoxe russe, très attachée à la pureté de la foi, et très retenue vis-à-vis de l’Occident, entreprend là peut-être un pas en avant. Les déclarations d’intérêt commun et de volonté de coopération, autour des migrants en particulier, annoncent peut-être une détente.
L’ONU recherche la coopération du Rotary
Claudine Wyssa, qui fait partie de la représentation du Rotary International à l’ONU à Genève, vient nous parler des intentions de l’ONU de trouver de nouvelles voies de collaboration avec nous. Le programme d’éradication de la polio que nous avons entrepris touche fort heureusement à sa fin, puisque seuls 5 nouveaux cas ont été détectés par l’OMS dans le monde en 2016. L’ONU est très intéressé par ce savoir-faire, et recherche une nouvelle collaboration autour d’un projet à définir, autour de ses 17 objectifs sur le développement durable et de nos 6 axes de projet.
Les 3 défis de Jacqueline de Quattro : l’aménagement du territoire, l’énergie et l’environnement
C’est la seconde fois, en 9 ans que Mme de Quattro vient nous trouver. Elle nous a parlé de sécurité, son sujet de l’époque, lors de sa visite de 2007.
Aujourd’hui, c’est la nouvelle loi sur l’aménagement sur le territoire, la LAT, qui représente à coup sûr son principal défi du moment. L’application de la loi fédérale, votée en 2013 pour lutter contre le mitage du territoire par 56% des Vaudois (67% des Suisses) crée de grosses difficultés. Son défi à elle est de savoir comment respecter la volonté populaire sans freiner l’économie et la croissance. Et aussi de maintenir un équilibre entre les terres arables et les terres constructibles.
La loi dit en particulier que pas un seul mètre carré de terrain ne peut être bétonné en Suisse durant la période transitoire qui mène à l’application complète de la loi, en 2019. Cela signifie que chaque m2 construit doit être compensé par l’abandon d’un m2 constructible ailleurs.
La pression qu’exerce la Confédération sur les cantons à ce sujet est très grande. Et la pression du canton sur les communes l’est plus encore. Au final, ce sont les propriétaires de terrain constructible, dans chaque commune, qui trinquent. Ils vont voir leur terrain déclassés quasiment sans indemnité dans les prochains mois.
Madame de Quattro et ses services tentent tant bien que mal de planifier cette redistribution des droits à bâtir, en définissant des pôles constructibles avec les communes dans un scénario élevé de croissance démographique portant jusqu’à 2030. Elle appelle au consensus et à la simplification des procédures administratives pour y parvenir.
Le défi des économies d’énergie est un autre cahier des charges de la conseillère d’Etat. Face à l’abandon planifié du nucléaire, et au brutal retournement de situation sur le marché de l’hydroélectricité, comment assurer la maîtrise des besoins énergétiques de notre canton et de notre pays ? Mme de Quattro manie à la fois le bâton et la carotte. Autrement dit les obligations légales, pour ce qui est du bâton : par exemple celle des 20% minimum d’énergie renouvelable pour chaque bâtiment construit. Et la carotte, ou les subventions de l’autre, comme celles des 100 millions que l’Etat consacre à la recherche sur le stockage d’énergie, par l’EPFL, ou les 30 millions planifiés pour l’assainissement des bâtiments.
A l’heure des questions
Yvan de Rham prend la parole en premier pour expliquer que la LAT est selon lui une loi catastrophique, qui ne résout rien. Il demande sans ambages à Mme de Quattro si ce n’est pas de la responsabilité du Conseil d’Etat de remettre en cause la loi. Mme de Quattro explique que personne n’a vraiment compris ce qu’il votait en 2013, et que le Conseil d’Etat vaudois a interpellé le Conseil fédéral par écrit au sujet des applications de la loi, sans succès. Elle annonce être actuellement en procédure contre la Confédération pour 6 cas importants dans le canton.
Jean-Daniel Marchand pose la question de savoir comment le canton peut laisser partir Alpiq en faillite alors qu’il en est un des actionnaires. Mme de Quattro s’inscrit en faux contre ceux qui pensent qu’il faut laisser le privé se dépatouiller avec ses problèmes en cas de crise, comme l’a dit par exemple Pascal Couchepin. Elle cherche des solutions pour aider la compagnie, même si de son propre aveu aucune n’apparaît comme facile.
Le Président Michel Gut remercie l’intervenante du jour, et lui offre un lapin en chocolat en guise de remerciement.
La séance est levée à 14 heures 10
Le bulletinier du jour : Michel Etter