7 juillet 1967 : le consistoire de l’Eglise protestante de Genève adopte le principe d’une révision constitutionnelle pour ne plus soumettre le ministère pastoral féminin à quelque restriction que ce soit. 7 juillet 2017 : Jacques-André Haury préside son 1er lunch !
Le lien entre ces deux événements ? Le thème de l’année choisi par notre nouveau président qui interroge les prémices et les conséquences de mai 68, 50 ans après. Il y a donc tout juste 50 ans, le ministère pastoral féminin interroge des Eglises. Alors que les Genevois ne veulent plus de restriction à l’exercice du ministère, l’arrondissement nord-ouest de l’Eglise d’Allemagne se demande si une femme peut rester pasteure dès lors qu’elle se marie…
C’est à l’Hôtel de la Paix que Jacques-André nous accueille. Il évoque le déplacement d’une délégation de 12 personnes au RC Evian-Thonon le mercredi 5 juillet sous la houlette de Kurt Oesch. Il nous informe de la démission de Stefan Fraenkel qui avait intégré notre Club en 2005.
Le conférencier du jour est Renaud de Watteville, membre du RC Portes de Lavaux, classification « organisateur d’events ». Né en 1958 à Ollon, il est venu à Lausanne quand son père, pasteur, a été nommée à la cathédrale. Jacques-André a fait sa connaissance lors d’une fête organisée par son grand-frère Jacques ; Renaud a eu le privilège ( ?) d’y officier comme portier ;-)
Renaud de Watteville nous entretient de la Fondation « Access to water ». Alors que Swiss Fresh Water met sur le marché des installations de production d’eau potable, la Fondation “Access to water”, soutenue par le Rotary, en assure l’installation et l’exploitation dans les pays en manque d’eau potable.
Cette Fondation a vu le jour en 2011 avec un projet pilote au Sénégal. Il faut savoir qu’au Sénégal, l’eau est très salée, ~3 grammes. De plus, les nappes phréatiques regorgent de fluor, ce qui rend les dents noirs. Depuis 2011, quelque 63 millions de litres d’eau potable ont été générés dans le pays dont 26 millions pour la seule année 2016 ; ce projet crée de plus en plus d’emplois, quelques-uns en Suisse, mais surtout au Sénégal : 413 à fin 2016. 1 machine pèse 80kg, est adaptée à l’énergie solaire, permet la création de 3 places de travail. Elle est simple d’usage ; il n’y a, par exemple pas besoin de savoir lire pour la faire fonctionner. Elle produit 4000 litres d’eau par jour, une eau potable certifiée standard par l’OMS et dont le goût ressemble à celui de l’eau de pluie. Elle traite toutes les eaux grâce à divers filtres. Le suivi de l’exploitation de la machine se fait sur une plateforme on line. Cette machine permet une avancée non seulement sur le front de l’accès à l’eau potable mais également en terme de :
- marché du travail : son utilisation génère des emplois.
- santé : la population souffre moins de diarrhée et d’hypertension.
- environnemental : les indigènes peuvent s’approvisionner en eau dans un périmètre restreint qui permet des déplacements à pied ; en ce sens, l’impact optimal d’un kiosque est de 1km car les jerricanes pèsent 20 litres.
- social : l’implantation d’une machine peut-être l’occasion de créer des mini-centres avec la création d’un café aux alentours ou d’un atelier de couture.
L’eau est vendue 10 francs CFA le litre, soit 1,4 centimes. Une part de cette somme est réinjectée dans le kiosque qui la vend, l’autre permet à la Fondation de repayer localement l’entretien de la machine, de rembourser des emprunts ou de renouveler le parc des machines. Il y aura bientôt 200 machines au Sénégal. Des contacts existent d’ores et déjà en Bolivie, en Egypte et en Nouvelle Calédonie. Il devrait s’en développer au Mali, en Mauritanie et au Pacifique Sud.
Le temps d’échanges et de questions qui suit la conférence montre la pertinence du projet et l’intérêt des membres de notre Club pour cette belle initiative.
Le mot de la fin revient à Renaud de Watteville qui a fait sien ce dicton « Il vaut mieux apprendre à pêcher que donner du poisson » CQFD
Line Dépraz