Une affluence nombreuse pour entendre une voix bien connue en ce vendredi de février, ainsi que pour accueillir un nouveau membre.
Nous accueillons officiellement Florian Revaz, transfuge du Rotary Club de Berne, pour des raisons de changement de lieu de travail. Le président Haury rappelle en quelques mots la formation et la carrière de notre nouvel ami, dont la classification est « entreprise générale », puis lui souhaite une cordiale bienvenue.
Jacques-André Haury passe ensuite la parole à Tondar Chatenet, présidente du Rotary Club Portes de Lavaux. Le 2 novembre 2017 à Vevey, une soirée de bienfaisance a permis de réunir des fonds importants (plus de CHF 100'000.- au total), pour financer des opérations cardiaques pour une dizaine d’enfants défavorisés. La présidente se réjouit d’avoir pu compter sur le soutien de 18 clubs de rotariens, dont le nôtre. Elle dit sa vive gratitude à tout le monde.
Après le plat principal, notre président présente l’orateur du jour, M. Simon Matthey-Doret, dont vous avez sans doute entendu la voix à la radio romande, mais dont vous ne connaissiez peut-être pas le visage. Après des études à l’Université de Lausanne, M. Matthey-Doret est entré à la radio, où il a animé différentes émissions d’information (dont celle du matin durant 13 ans), pour s’occuper maintenant d’« Altitudes », une émission sur la montagne.
Le thème de la conférence du jour est un regard sur le journalisme, 50 ans après Mai 68, années marquées par des modifications fondamentales du métier de journaliste.
En 1968 en France, il existait un ministère de l’information, ainsi que l’ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française). Ce ministère et cet Office ont été supprimés au début des années 1970. A cette époque naît le journal Libération. En Suisse, Roger Schawinski lance une radio pirate, Radio 24, en 1979. C’est l’ère de la toute-puissance des journalistes, faiseurs d’opinion.
En 1981, le président Mitterand brise le monopole d’Etat sur l’audiovisuel. Ensuite, la création de la chaîne La Cinq a lieu avec l’appui de Silvio Berlusconi ! Le Minitel marque le commencement de l’interconnexion.
Dans les années 1990, c’est le début de la révolution technologique d’Internet et l’apparition des blogs. La presse écrite commence à souffrir (chez nous, disparition du journal La Suisse, fusion du Journal de Genève et de la Gazette de Lausanne, pour donner naissance au Temps, etc).
Dès le début des années 2000, les géants du GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) deviennent les « nouveaux rédacteurs en chef de l’information du monde ». Le rôle des journalistes diminue en importance. Les réseaux sociaux prennent une place toujours plus grande.
M. Matthey-Doret précise que son fils de 17 ans ne lit pas les journaux, n’écoute pas la radio et ne regarde pas la télévision, mais qu’il se considère comme informé… Les jeunes de moins de 30 ans ne suivent plus les médias traditionnels. On peut maintenant faire du journalisme (journal, radio et TV) avec un simple téléphone portable !
Notre orateur du jour s’inquiète de cette évolution : le message devient le média lui-même ; le produit c’est le client. Quel contenu et pour qui ? Les temps sont devenus difficiles pour les journalistes, dont l’expertise n’est plus guère reconnue.
M. Matthey-Doret répond ensuite avec aisance aux différentes questions qui lui sont posées, mettant en particulier l’accent sur l’énorme responsabilité des gens qui cherchent à manipuler l’information.
Enfin, Jacques-André Haury termine en évoquant un article de la Nouvelle Revue d’il y a cinquante ans, consacré aux accidents de la route. Rapporté au nombre de véhicules en circulation, le nombre de morts a été réduit de 26 fois en un demi-siècle. Il y a donc aussi de bonnes nouvelles.
Antoine Rochat