Réflexions de circonstances de Patrick Schaefer

dimanche 22 mars 2020

Le 22 mars 2020, plus de sorties, plus d'expositions, il n'y a plus qu'une seule règle, rester chez soi !

Pourquoi ne pas partager quelques pages de journal, on verra ce que j'en fais lorsque l'on reviendra au rythme normal de la vie ? Parmi les activités d'intérieur auxquelles je m’attelle de temps en temps, trier, élaguer les livres est un processus en cours depuis des années.

J’ai mis les romans en français et en anglais dans des cartons, j’en ai jeté depuis longtemps. J’en garde aussi, car je constate que je ne sais plus quel livre j’ai emprunté en bibliothèque, alors que ceux que j’ai chez moi me rappellent des souvenirs qui remontent à l’école, à l’université, ou plus récents. En réalité, beaucoup de livres m’ont enthousiasmé et bien que je n’aie pas forcément le souvenir précis de leur contenu, les prendre en mains ou lire la liste des auteurs (heureusement, j’ai tapé une liste au début de cet élagage, je peux donc retrouver également ceux que j’ai éliminés) que j’ai lus, me donne une sensation agréable. Il y a Stéphane Zweig, Thomas Mann, Doris Lessing et avant, Gautier, les Goncourt, Balzac, Melville. Il y a aussi ceux dont je sais qu’ils sont de qualité et que j’ai aimés, mais je redoute de me replonger dans leur univers trop prenant, par exemple Dostoievski, Faulkner, Patrick White.

Il y a encore le problème de la différence entre la grande littérature que l’on lit lentement et de plus en plus difficilement avec l’âge, ou la littérature facile à lire, comme les romans policiers. Je pourrais toujours me plonger dans des romans policiers et les lire sans arrêt comme lorsque j’avais 12- 13 ans et que je lisais Dumas sans interruption, par exemple. Mais je n’aime plus vraiment cette sensation de fièvre, bien que parfois prendre un roman policier relance le processus de la lecture auquel on ne pense plus vraiment, absorbé pas tant de distractions.

Ces derniers mois, je me suis enthousiasmé pour Milan Kundera et j’ai lu une bonne partie de ses livres. Souvent lorsqu'un écrivain me plait particulièrement, je me dis comment peut-on ne pas le connaître, avoir tout lu, pourquoi ne pas lire un seul auteur finalement ?!

Patrick Schaefer

Milan Kundera - Image AFP