« Le suspendu de Conakry » et « Les trois femmes du Consul»
Si vous voulez passer un bon moment, pas trop intello, mais empreint de rêves, d’exotisme et d’originalité, lisez ces deux polars.
L’auteur est Jean-Christophe Rufin. Né en 1952, Rufin est médecin, écrivain et diplomate. Il accomplit de nombreuses missions humanitaires en Amérique latine et en Afrique dans les années 70 et 80. Dans les années 90, Rufin occupe notamment des fonctions de vice-président de Médecins sans frontières et d’administrateur de la Croix-Rouge française. En 2001, il reçoit le Prix Goncourt pour « Rouge Brésil ». En 2007, il est nommé Ambassadeur de France au Sénégal et en Gambie. Il entre à l’Académie Française en 2008.
Dans ces deux polars, Rufin s’attaque au roman policier en décrivant et en s’appuyant sur le milieu de la diplomatie. Il y dépeint les truculentes tribulations d’un enquêteur, diplomate d’origine roumaine, ancien pianiste de bar, sorte de Colombo mal fagoté et mis au rancart.
Dans « Le suspendu de Conakry », Aurel Timescu, notre Consul-enquêteur, ne supporte pas la chaleur guinéenne, transpire, boit du Tokay et compose des opéras, mais revit subitement lorsqu’il mène l’enquête suite à un crime inexpliqué : un plaisancier blanc est découvert mort, suspendu au mât de son voilier.
« Les trois femmes du Consul » ont pour toile de fond l’hôtel Dos Camaroes, à Maputo, capitale du Mozambique. Le patron est un vieux blanc à caractère impossible. Nul ne s’émeut de le retrouver mort un matin, flottant dans sa piscine. Mais Aurel Timescu, qui pressent une injustice, s’intéresse aux trois femmes qui gravitaient autour du défunt. Avec sa méthode intuitive, Aurel s’enfonce dans ces troubles passions africaines et nous fait plonger dans un des plus grands drames écologiques de la planète.
Suivre les aventures d’Aurel Timescu, cet anti-héros au charme désuet est non seulement un plaisir de lecture, mais aussi l’opportunité de frayer avec quelques secrets de la vie diplomatique et internationale.
Bonne lecture.
Roger Piccand
PS: si vous aimez vous ronger les ongles et faire des cauchemars durant les longues nuits hivernales, ne manquez pas de lire « ALEX ». Belle, excitante, enlevée, séquestrée. Plus intelligente que son bourreau, Alex n’oublie rien, ni personne. Ce triller glaçant jongle avec la folie meurtrière et déroule une mécanique aussi diabolique qu’imprévisible. Tout s’explique, lorsque l’on sait que son auteur est le magnifique Pierre Lemaitre, écrivain et scénariste français, honoré en 2018 du Prix Goncourt pour son roman « Au revoir là-haut ».